Sanguinaria canadensis

La fleur craintive de la sanguinaire fait une apparition, pour une dizaine de jours, vers la fin d’avril. Comme une étoile, elle s’épanouit au-dessus d’une feuille unique, délicatement lobée. La belle s’enroule dans ce manteau que l’on croirait taillé dans une jeune pousse d’épinard. Dès que midi est passé, les pétales se redressent et l’inflorescence se referme lentement pour la nuit. Le cœur de la plante renferme un latex rouge sang que les Amérindiens utilisaient comme teinture. Les sanguinaires percent les décombres de l’hiver pour appuyer leurs fronts contre le ciel. Elles forment de grandes colonies sous les arbres encore dénudés. Ce spectacle émouvant m’a fait m’arrêter sur le sentier du Bois-de-Liesse. Le temps d’une inspiration, le temps d’y croire.

Au sommet rocailleux de la colline, devant une éclaircie dans les taillis, une aubépine attendait le soleil. Des vagues grises venaient mourir sur la grève. Le fond de l’air était frais, chargé d’humidité, et un pic tambourinait à la cime d’une épinette.

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Sanguinaire du Canada, Bloodroot, Sanguinaria canadensis

Photo : Tom Potterfield (sous License Creative Commons)
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Le physocarpe

Belles de ruelles 1 : Physocarpus opulifolius

Solide, c’est le mot qui caractérise le mieux cet arbuste indigène en Amérique du Nord. Le physocarpe résiste admirablement aux conditions difficiles : chaleur, sécheresse, circulation intense, compaction du sol et présence de sels de déglaçage. Il est rustique en zone 2b. Il peut donc être cultivé dans toutes les régions du Québec. Il s’adapte à tous les types de sols et il supporte très bien la transplantation. Contrairement à plusieurs arbustes de la famille des rosacées, il est très peu affecté par les problèmes d’insectes et de maladies.


Physocarpus opulifolius ‘Diabolo’
Photographie :
Jesshibb

Fiche technique

Nom botanique : Physocarpus opulifolius
Nom français : Physocarpe à feuilles d’obier
Nom anglais : Common ninebark
Famille botanique : Rosacée
Hauteur et largeur : 2 mètre
Ensoleillement : soleil à mi-ombre

Le physocarpe a un port buissonnant et arrondi avec des branches légèrement arquées. Sa floraison discrète, blanchâtre à rosé selon les variétés, apparaît à la fin du mois de mai et en juin. À l’automne et au début de l’hiver, ses fruits rouges font le bonheur des oiseaux. Son écorce qui s’exfolie devient un attrait du jardin en hiver et lui a valu le nom anglais de « ninebark ».

Solide s’applique également à la coloration pourpre sombre du cultivar ‘Diabolo’ (1.5 par 1 m). Le jaune vert lumineux des cultivars ‘Luteus’ (2 par 1.5 m) et ‘Dart’s Gold’ (1.5 par 1.5 m) verdit légèrement et perd un peu de son éclat au fil de la saison.